Rihvage

Appel à communication : Rencontres d’archéologie et d’histoire en Périgord

À la table des châteaux

Le thème de ce colloque se situe dans le prolongement de celui organisé en 2013 sur le thème : Châteaux cuisines et dépendances.
Il se propose d’étudier de nouvelles pistes archéologiques et historiques, en sollicitant un large éventail de sources allant, en particulier, des vestiges et des objets découverts lors de fouilles aux comptes seigneuriaux en passant par sans ignorer les écrits du for privé, les archives publiques ou encore la littérature…

Plusieurs pistes peuvent être envisagées :

  • L’approvisionnement des denrées qui composent les menus et leur évolution à travers les siècles, en tenant compte des aires de collecte, proches (vergers, potagers, vignes, réserves seigneuriales, marchés locaux..) ou plus éloignées et parfois fort lointaines pour ce qui est des denrées recherchées pour leur exotisme et l’étrangeté de leur goût ou leur pouvoir réel ou supposé. On insistera sur le rôle de la chasse et de la pêche dans cette alimentation ainsi que sur le mécanisme des redevances seigneuriales, mais aussi sur les rapports villes-campagnes. À la table des princes ou des chefs d’état, mets, vins et fromages, ont-ils un lien avec leur terroir de naissance ou leur ancrage politique? Quelle place fait-on aujourd’hui sur ces tables à la promotion des produits issus de ces terroirs?
  • L’élaboration des menus et leurs variations liées aux circonstances quotidiennes ou festives, aux événements plus ou moins ordinaires de la vie des châteaux et en particulier aux banquets, festins, réceptions au service de la diplomatie ou de la paix, en particulier lors des grandes conférences internationales, du congrès de Vienne jusqu’à nos jours (G20) en passant par celles de l’entre-deux-guerres. Certaines de ces rencontres se déroulèrent dans des hauts lieux historiques, comme en 1919 ou encore à Versailles en 1982 pour le G7. Ces menus répondent aussi aux rythmes des calendriers, notamment saisonniers et religieux, mais aussi aux horaires et aux moments dévolus aux repas. On insistera plus particulièrement sur les aspects religieux au cours des différentes périodes étudiées, dans des espaces géographiques variés.
  • Les lieux dévolus aux repas, qu’ils se déroulent dans l’espace du château proprement dit ou dans son environnement proche ou plus lointain. On s’attachera en particulier à la chronologie de l’apparition et du développement des salles à manger dans les châteaux d’ici et d’ailleurs. On s’intéressera également au cadre précis des repas, au décor choisi, approprié aux événements ordinaires ou extraordinaires ayant suscité la réunion des convives, aux divertissements offerts aux participants.
  • L’organisation de la table au château suggère d’étudier à la fois la manière de dresser la table, les objets (vaisselle, verres, couverts, linge..), l’ordre de présentation des plats et leur disposition, mais également la place respective des convives plus ou moins prestigieux par rapport au maître de céans en fonction d’un protocole qui a sans doute varié dans le temps et dans l’espace. On n’oubliera pas de s’intéresser aux manières de table et aux propos échangés entre les convives.
  • Les services et les personnels mobilisés pour le rituel des repas : dressage de la table, service des mets et des boissons, enlèvement des reliefs… À côté de la figure déjà étudiée des gens de cuisine, la domesticité spécialisée dans le service de la table qui émerge progressivement mérite d’être reconstituée dans ses attributions, ses usages, sa hiérarchie et sa place au sein de la domesticité châtelaine.
  • L’élaboration d’une gastronomie châtelaine allant de l’habile parcimonie au raffinement et à l’excès, à l’abondance et à la bombance. Comment honore-t-on son hôte ? Quels mets servent à distinguer celui qu’on reçoit ? On s’intéressera aussi à l’apparition de produits nouveaux sur les tables aristocratiques, à la manière de les apprêter à travers l’étude des livres de cuisines, des carnets de recettes familiaux aux traités culinaires en usage au château. On n’oubliera pas non plus l’évolution des goûts : place de la viande, des épices, mélange sucré-salé, etc. Enfin, un regard particulier sera porté sur l’ivresse et les soins médicaux appropriés ainsi que sur les mesures prises contre l’empoisonnement.

Les propositions de communications (environ 1500 signes) doivent être adressées au plus tard le 31 décembre 2013 à Dominique Picco, secrétaire des Rencontres. Elles doivent être accompagnées d’une brève bio-bibliographie de l’auteur.

Contact : dominique.picco@u-bordeaux3.fr ou par voie postale Université Bordeaux3, UFR humanités, Département histoire, Campus universitaire, 33607 Pessac cedex